Dans les parties précédentes, nous avons défini ce qu’était la faible estime de soi et nous avons décrit son développement. Cette partie 3 va nous aider à déchiffrer ce qui la maintient en place.
Dans son livre ‘Surmonter la faible estime de soi‘, Melanie Fennel nous retranscrit ce qu’est l’estime. Le but n’étant pas de faire de la copie pure et dure du livre, je vous invite fortement à le lire pour rentrer plus en détail dans chacun des points que j’aborderai ici. Je me contente juste de vous retranscrire les grandes lignes.
POUR COMPRENDRE CETTE PARTIE, IL EST INDISPENSABLE DE LIRE LES PARTIES PRÉCÉDENTES
2ème partie : Le développement
Vous êtes ici : 3ème partie : Ce qui maintient la faible estime de soi.
Dans cette partie nous verrons :
- L’activation du schéma
- Les prévisions anxieuses
- Les comportements anxieux
- Les pensées autocritiques
1. ACTIVATION DU SCHÉMA
Nous avons pu voir, dans la partie précédentes, comment nous établissons des règles de vie, pour nous aider à fonctionner dans notre vie quotidienne. Cependant, celles-ci sont souvent impossibles à satisfaire, et le schéma s’active à partir du moment où ces règles s’apprêtent à être brisées ou le sont déjà. Par exemple, si mon schéma est ‘Je suis bon(ne) à rien‘, et que mes règles sont de maîtriser à 100% tous mes objectifs de la semaine (que cette exigence soit consciente ou non) il y aura forcément des risques de raté (amenant l’anxiété de l’échec) car la barre est trop haute et je ne me donne pas le droit à l’erreur. Dans ce cas, le schéma est ré-activé : ‘je n’ai pas réussi, je suis bon(e) à rien’.
2. LES PRÉVISIONS ANXIEUSES
Quand nos règles de vie sont menacées et notre schéma activé, il se peut que des prévisions anxieuses se mettent en place, amenant encore plus d’anxiété et de dévalorisation de soi. Exemple : ‘je ne vais jamais y arriver‘, ‘je vais perdre tous mes moyens’, ‘je vais bégayer devant tout le monde‘. Ici on imagine les pires scénarios, de manière très subjective. Ces prévisions nous impactent directement. Au niveau émotionnel, cela se traduit par de l’anxiété, de faible à très forte voir handicapante dans la vie de tous les jours. Le corps peut aussi exprimer cette anxiété : maux de ventre, tensions musculaires, cœur qui s’emballe, hyperventilation, etc …
3. LES COMPORTEMENTS ANXIEUX
Des comportements anxieux peuvent également naître de ces prévisions :
- évitement des situations ‘à risque’ : et donc l’impossibilité de vérifier si notre prévision anxieuse était vraie ou exagérée. La réalité étant souvent beaucoup moins intimidante que les prévisions qu’on s’en était faite. Exemple : ‘je ne vais jamais réussir à parler en public → je vais perdre mes moyens → je n’irai pas‘. L’évitement contribue à la faible estime de soi, car on ne dément pas les prévisions anxieuses en ne se confrontant pas à la situation.
- les précautions inutiles : exemple : apprendre par cœur un contenu pour être sûr de ne pas perdre ces moyens. Dans ce cas là, on va au-delà de la situation d’évitement, ce qui est bien en soi, mais l’estime de vous-même s’en remet aux précautions que vous avez prises, et non à la confiance en votre propre valeur et en vos capacités.
- la perturbation des performances : l’anxiété peut affecter vos performances et faire plonger encore plus votre estime de vous-même. Au lieu de mettre vos difficultés sur l’effet de l’anxiété ressentie, vous aurez tendance à calquer cela directement sur votre valeur. Une personne avec une solide estime de soi saura observer et dissocier sa nervosité de sa valeur ‘je n’ai pas réussi parce que j’étais trop nerveux‘, alors qu’une personne ayant une faible estime de soi conclurait plutôt ‘je n’ai pas réussi parce que je n’en suis pas capable‘.
- minimiser les succès : alors que tout s’est bien passé et que vos prévisions anxieuses se sont avérées fausses, vous aurez tendance à voir votre succès comme un coup de chance, ou à l’attribuer à quelqu’un d’autre ‘c’est parce qu’untel m’a relancé sur la question que j’ai pu continué mon exposé‘. Vous n’acceptez pas que vous êtes l’élément clé de votre réussite, et renoncer donc à une preuve incontestable de votre capacité à y arriver par vous-même. Vous ne prenez pas plaisir à vos accomplissements car vous estimez ne pas en être l’auteur.
4. LES PENSÉES AUTOCRITIQUES
La faible estime de vous-même amène souvent à l’autocritique, parfois inconsciente, souvent permanente, avec toujours un grand impact émotionnel. Se rabaisser, être dur avec soi-même, allant jusqu’à s’insulter, voir se faire du mal, etc … Vous pensez alors que ce que vous critiquez en vous est une partie inhérente de votre personnalité et que celle-ci ne peut donc pas être changée. Cette impression que rien ne peut changer peut amener à une forme de tristesse passagère, voir de dépression, qui alimentera elle-même le cercle vicieux de prévisions négatives, de pensées autocritiques et donc, de confirmation de votre schéma (exemple : je ne vaux rien).
Maintenant que nous avons défini la faible estime de soi dans la Partie 1, compris comment elle se développe dans la Partie 2 et vu comment elle se maintient dans cette présente partie, nous allons dans la prochaine partie de ce dossier ‘Surmonter la faible estime de soi, nous attaquer à comment s’en sortir, quels sont les éléments que l’on peut mettre en place pour démentir les prévisions anxieuses et briser le cercle vicieux.