Qu’est ce qu’un burnout spirituel ?
Un burnout spirituel désigne un point de saturation, où l’on est submergé par notre spiritualité. Cela peut se manifester par un épisode dépressif plus ou moins long, une perte d’envie générale, une fatigue extrême, un émotionnel ou un mental complètement off ou hyper stimulé.
Le burnout spirituel reprend tous les codes d’un burnout classique.
Le trop plein d’informations
Si vous êtes dans une recherche spirituelle depuis quelques années, vous n’avez pas raté l’élévation globale du taux vibratoire depuis 2012. C’est en soi super car beaucoup de gens se sont mis à comprendre qu’il y avait autre chose que le matérialité. Il y a eu un intérêt collectif et soudain pour la spiritualité en général. C’est vraiment une bonne nouvelle, cette ouverture, cette curiosité et cet intérêt.
Cependant et comme souvent lorsque l’humain expérimente, il va passer d’un extrême à l’autre pour comprendre le point d’équilibre. La spiritualité n’échappe pas à cela, et l’engouement peut créer une surconsommation.
Evidemment il n’y a jamais assez de vous connecter à votre énergie. Mais quand il y a un trop plein d’informations, d’outils, de possibles, de personnes différentes qui informent publiquement sur la spiritualité, et j’en fais partie à ma petite échelle, il peut facilement y avoir une overdose.
Nous sommes dans l’air de l’information, de la communication, on veut avancer vite, s’abreuver de connaissance pour nourrir le collectif et tendre vers un monde meilleur, tout cela part d’une bonne intention. Se changer soi pour changer le monde. C’est hyper progressiste, révolutionnaire, et cela va dans le sens d’une évolution.
Le fait est que nous sommes bombardés d’informations, d’outils, de pratiques différentes. Il y a l’embarras du choix. C’est bien dans le sens où on peut adopter les outils qui nous conviennent. Par exemple si vous avez plus de sensibilité pour l’astrologie que pour la lithothérapie, ou pour la numérologie que l’étude des runes, vous avez le choix.
Le penchant ici c’est que, par curiosité, par envie de tout expérimenter, par envie d’accumuler, de rechercher ailleurs ce qu’on croit ne pas avoir, on va avoir tendance à accumuler des pratiques, des outils, des infos etc … et cela va très rapidement nous plonger dans le mental, beaucoup plus que dans le ressentis.
On cherche à nourrir un manque en nous, on veut savoir, et on va s’intéresser à tout mais on ne va rien approfondir. C’est bien dommage, et ça peut être une des raisons d’un burnout spirituel : le trop plein, l’accumulation, l’overdose de pratique.
On ne prend pas le temps d’expérimenter une chose que l’on saute déjà sur une autre. Ce comportement nous coupe de ce qu’on était venu chercher au final : une reconnexion avec nous-même. On semble plus attiré par la maîtrise de l’outil que par la reconnexion qu’il induit.
En soi tous les outils visent une seule et même chose : mieux comprendre le monde pour mieux se cerner Soi. Qu’importe l’outil, les noms sont différents, les chemins sont différents, mais le résultat cherché est le même.
Essayez de vous cantonner à trois pratiques maximum, trois champs d’exploration, que vous pourrez toujours changer par la suite, et de vous investir pleinement dans ce cheminement, avant d’en accumuler d’autres pour combler le manque, la recherche perpétuelle.
On n’arrive pas à se trouver Soi alors on cherche partout, mais en cherchant partout on oublie le simple fait qu’il faut juste oser tourner le regard vers Soi. On se coupe de plus en plus de notre nous.
Pour éviter l’overdose d’information à l’air des réseaux sociaux, l’idéal est de suivre peut-être 5 comptes sur la spiritualité qui vous intéressent, qu’importe la pratique concernée, et de ne pas en accumuler plus. Vous pourrez toujours les changer par la suite quand vous estimerez que vous avez assez exploré avec cette personne et sa pratique.
Le trop plein de pratiques
Il y a, en tout cas chez les personnes que j’accompagne, cette pression immense, cette impression récurrente de ne pas faire assez, de ne pas faire assez bien, de ne pas avoir compris LE truc qui débloque tout.
Si vous vous retrouvez là-dedans, ce n’est pas de votre faute. On a été élevé et conditionné dans une société capitaliste. De ce fait on va avoir tendance à capitaliser notre rapport à la spiritualité et à nous-même.
Toujours plus, toujours plus performant, toujours plus loin, toujours plus vite. Pourquoi je n’y arrive pas ? Pourquoi les autres si ? (comparaison, mise en compétition inconsciente). Nous avons été élevés dans un système de notation, de toujours plus, de toujours mieux. On retrouve cette éducation dans notre manière d’appréhender la spiritualité. Ne faites pas l’erreur de capitaliser votre spiritualité. Ce n’est pas une performance, de même il n’y a pas de but à atteindre, de cases à cocher.
Cela m’amène à la notion d’évolution spirituelle. On peut parler d’évolution spirituelle mais il s’agit bien plus d’une progression linéaire que verticale. On peut parler d’évolution spirituelle pour dire qu’on élève notre niveau de conscience oui. Mais le mot ‘évolution’, pour certaines personnes, est synonyme de palier à franchir, de niveau à atteindre.
Certes il y a une progression dans un cheminement spirituel. Mais cette progression peut tellement différer d’une personne à une autre que l’on ne peut pas les comparer. Et l’évolution induit que certaines personnes seraient plus évoluées que d’autres. En soi certaines personnes ont plus de connexion avec leur conscience supérieure, mais elles ne sont en rien meilleures dans un prisme de performance.
Elles sont simplement arrivée à un point de leur cheminement où cela leur est possible. C’est à la portée de tous, il faut juste prendre ce temps de cheminer, à son rythme, selon ses propres capacités du moment, et accepter que la progression fait partie intégrante de ce cheminement. Une personne n’est pas plus prédisposée qu’une autre à avoir des prises de conscience. Tout le monde a cette capacité.
Quand je parle de progression linéaire plutôt que verticale, c’est qu’il n’y a pas de niveaux à monter comme sur une échelle. Il s’agit juste des voiles d’inconsciences qui sont autour de nous, et qu’ils faut oser ôter petit à petit, pour voir, vraiment.
Il y a également le trop plein de pratiques notamment énergétique. Quand on est emballé dans cette découverte du Soi, de tous ces outils, et surtout quand on commence à ressentir vraiment les choses, on est plus connecté, on va avoir tendance à une boulimie de pratiques, notamment énergétique.
Le risque de ça, c’est de ne pas laisser le temps au corps, clairement, d’intégrer le travail énergétique. Tout est question d’équilibre. Il faut ce respect du corps, de votre corps, qui doit prendre le temps de comprendre ce qu’il se passe. Dans l’idéal il faudrait respecter minimum trois semaines d’intervalle entre chaque pratique énergétique intense comme les soins ou les bains sonores. Evidemment cela dépend d’une personne à l’autre, certains corps intégreront plus vite que d’autres.
La spiritualité doudou
La troisième raison qui peut pousser à un burnout spirituel, c’est ce qu’on peut appeler la spiritualité doudou. J’ai entendu ce terme en regardant le travail d’Isabelle Cerf, les Oracles d’Isa.
La spiritualité doudou, est une spiritualité que l’on vit dans le but de se réconforter. On a envie d’être rassuré sur le résultat, de miroiter une solution, d’y arriver le plus rapidement possible, on se conforte vraiment en regardant l’objet lumineux au loin, mais on oublie que la progression fait partie intégrante de ce cheminement.
On refuse, consciemment ou non, d’avoir le chemin à faire entre notre situation actuelle et vers là où on veut tendre. La spiritualité et tous ces outils, ces mantras, deviennent des doudous dans lesquels on se conforte. C’est une bonne raison, d’une certaine manière, de ne pas passer à l’action, parce que l’on se conforte dans une passivité, mais aussi dans l’attendre d’un résultat immédiat et rapide, qui ne met en valeur le cheminement nécessaire, indispensable, et plus riche d’apprentissage que le résultat escompté.
Ce n’est pas une raison principale qui peut pousser au burnout spirituel, mais c’est une raison qui peut alimenter le fait que l’on s’informe à outrance pour trouver des réponses toutes faites, rassurantes. Le fait de miroiter les choses peuvent aussi, sur le long terme, construire une sorte de déception envers notre progression.
La remise en question permanente
Une dernière raison qui peut réellement être éreintante pour chaque personne dans un cheminement spirituel et amener à un burnout, qu’il soit spirituel ou autre, c’est la remise en question permanente.
Se remettre en question est évidemment une bonne chose : il y a un désir profond de progression, de se détacher de ce qui ne marche pas, et de trouver des mécanismes qui fonctionnent pour nous dans notre rapport à nous-même, aux autres et au monde.
Ce qui n’est pas sain c’est la pression immense que l’on peut s’infliger en remettant en question H24 tout ce qu’on est, tout le temps. C’est une bonne chose, si on se met en qualité d’observateur de soi-même, parce que ça permet de prendre du recul, de ne pas s’identifier à soi, à ses émotions, à ses réactions, à des situations, et en devant témoin on peut avoir un point de vue extérieur puis, au moment de redevenir acteur, agir selon ce qui nous semble juste, sans être teinté de notre ego.
Remise en question dans la bienveillance, la compréhension de soi avec amour et compassion, oui, mais pas de remise en question / lynchage personnel et auto-destruction. Cela peut amener un burnout spirituel, parce qu’on se met une pression dingue en voulant se remettre en question de manière hyper intense, on accumule les points à traiter au lieu de les traiter un à un.
Ce qu’est la spiritualité
Comprendre les fondements de la spiritualité permet d’éviter le burnout spirituel.
Tout part de vous
S’informer, être curieux c’est bon signe, ça veut dire qu’on veut s’ouvrir à d’autres modèles de pensée. On peut tourner son regard vers l’extérieur pour apprendre, mais à partir du moment où on ose explorer l’intérieur, tourner le regard vers l’intérieur, c’est là que les plus grandes transformations s’opèrent. En Soi c’est super parce qu’il n’y a rien à aller chercher, rien à trouver même, tout est déjà là, en nous. Absolument toutes les ressources sont là. Tout.
Vous êtes déjà complet
Sur le plan de l’âme, vous ne manquez de rien. Sur le plan purement terrestre, vous manquez peut-être de certaines choses. Mais sur le plan de l’âme, et c’est tout ce qui importe, vous êtes complets, vous ne manquez de rien. Il faut juste se connecter à cette plénitude.
Pour finir, la spiritualité n’est pas une formule magique dont certains ont eu les codes et d’autres non : pas de chemin, ni de vérité absolue, ni de révélation à épingler sur son tableau de chasse. La spiritualité est propre à chacun et il y a autant de manière de vivre sa spiritualité que d’âmes. Le tout c’est de se révéler à Soi, d’être en Soi, d’être unifier, de ne plus s’identifier au mental, aux émotions, vous êtes tellement plus. La spiritualité c’est comprendre votre responsabilité dans ce que vous vivez, non pas pour vous taper sur les doigts, mais pour oser défaire et refaire, déconstruire pour reconstruire.