Vaste sujet qu’est la personne empathique et ses aptitudes au ressenti pure, passage des énergies, flux de pensées sur plusieurs dimensions et leurs répercutions. Honnêtement mieux vaut ne pas prendre l’ampleur de cette tâche à la légère. Je peux vous en livrer ma retranscription, ma vision tout au plus. Car il est utopique de prétendre en connaître toutes les facettes. Sans parler qu’il serait maladroit de vouloir codifier les caractéristiques d’une personne empathique. Car si les définitions peuvent se rapprocher de l’exactitude, elles ne seront jamais assez personnelles, complètes et satisfaisantes pour décrire ne serait-ce que la surface de l’iceberg.
Je ne peux ici que tenter de vous d’écrire ma représentation. Le but n’est pas de vous coller sous le nez la définition d’un empathe et d’en étaler une liste de propriétés. Je tiens à être précise sur ce point car de 1 chaque personne, empathe ou non, est bien évidemment un être unique ayant sa perception exclusive sur le monde et tout un univers en soi ; de 2 il s’agit de mon appréhension en tant que proche et spectatrice d’un monde que je ne peux à peine toucher. Si j’insiste sur le sujet c’est que j’ai longtemps hésité à présenter ce quotidien à la vue de tous, portant sur mon cercle privé. Cependant ce site a pour but de condenser mon ressenti afin d’aiguiller, j’espère, autrui ; à travers mes expériences, recherches et apprentissages, tout en gardant une part d’intimité. La raison m’ayant donc convaincue d’écrire ces lignes résulte dans le fait que je ne veux pas perdre de trace de ce quotidien. Lourd et à la fois si pure. Compliqué mais bourré de sens.
Les jours où tout va mal
Imaginez-vous. Vous vous levez tous les jours dans un nouveau monde. Les couleurs, la lumière, cette pièce tout autour de vous, jusqu’à votre propre lit. Tout vous semble différent. Vous vous sentez comme émerger dans une nouvelle dimension. Il vous faut tout réapprendre de cet univers. Les codes, les repères, les ressentis. Dès le réveil vous vous sentez accablé par l’intense effort qu’il vous faudra à vous réadapter à cet environnement inconnu. On en rajoute une couche ? Vous venez d’émerger mais vous vous sentez épuisés, comme si vous n’aviez pas dormi. Vos rêves ont été si lourds, si prenants, qu’ils semblent vous avoir pompés toute votre énergie. Lorsque vous vous levez finalement, vous avez l’impression d’être dans un rêve éveillé. Vous êtes debout et pourtant tout est vague. La sensation désagréable d’un rêve se prolongeant dans la réalité.
Quelques pistes de réflexions
Une personne empathique passera sa journée à recevoir et analyser des informations, à ressentir les énergies du monde, des autres et d’eux-même et ce, sans avoir le pouvoir de ce flux constant. Une machine infernale en somme, impossible de la stopper. Ils essayent le plus clair de leur temps de gérer et de comprendre ce flux, le cerveau tournant constamment à vitesse maximum. Comparable à la surchauffe d’un ordinateur, il leur faudra atteindre une fatigue extrême, à la limite de l’évanouissement, pour voir ce flux de pensée se taire et enfin trouver le sommeil. Se forcer au sommeil est donc peine perdu. Le flux de pensée ne sera que plus important immobile, allongé sur le lit. Les insomniaques le savent bien.
Une fois le sommeil trouvé, le cerveau lui ne s’arrête pas. Le subconscient prend le relais et Dieu sait à quelle point il peut être développé chez les empathes. Le cerveau ne se repose pas. Les rêves sont complets, accablants et tout aussi complexes que les flots de pensées en journée. Au final le cerveau aura passé la majorité de sa nuit à continuer son rythme redoutable, expliquant ce ressenti de fatigue extrême et ce, même après une longue nuit.
Enfin cette histoire de rêve éveillé, j’ai pu en parlé en détail dans mon article relatant de La Déréalisation. Il s’agit d’un mécanisme activé par le corps pour éviter la surchauffe justement. Le psychique fatigué par un stress excessif, le cerveau se met en berne et reproduit le seul schéma où il se sent en sécurité, libre de tourner un peu moins vite : le sommeil. Au réveil donc, on retrouve les mêmes sensations que dans un état de somnolence, à savoir l’impression de vivre dans un rêve.
Au cours de la journée, vous voilà confrontez au monde, à votre environnement, aux gens. Chacune de vos pensées, de vos actions, provoquent un sentiment, un souvenir peut être, relié à une émotion. Cette émotion vous amène à un sentiment, un souvenir, une pensée qui elle même vous fait ressentir des émotions, qui déclenchent possiblement un trigger (pour les triggers voir par ici). Un joyeux labyrinthe de l’enfer qui, mêlé à toutes les énergies et pensées que vous percevez des autres, ferait péter un câble à plus d’un. Aller faire les courses devient un cauchemar, être dans une foule un pugilat. Savoir un rendez-vous programmé procure un stress intense car on ne sait comment la situation se profilera à ce moment là. Dur voire impossible donc de se projeter dans l’avenir. Pour résumer, la pression de la vie quotidienne est ingérable, la prise de responsabilités compliqué. Les problématiques posées sont tellement énormes que la tâche semble irréalisable.
Imaginez maintenant vous faire cuire un œuf au plat. Simplissime, vous voilà mettre la poêle sur le feu et la… Plus rien. Vous vous rappelez à peine l’étape suivante ni ce que vous étiez en train de faire. Votre cerveau, chargé d’informations, sature complètement et raye la pensée immédiate. Demain vous serez à nouveau parfaitement cuisiner votre œuf. En attendant vous voilà avec une confiance en vous ébranlée et le regard des autres pas toujours compréhensif.
Autre cas de figure, et encore une fois je parle à titre d’exemple, vous vous lancez dans un grand nettoyage. Réfléchir à la hiérarchisation des tâches à effectuer vous prendra tellement de temps et d’énergie que le ménage tournera vite au cauchemar. Le calcul logique des tâches, si naturel et automatique pour la plupart devient un théorème ignoble à résoudre pour une personne empathique.
Mais pas systématiquement ! Imaginez vous voir attribuer l’étiquette de ‘celui qui ne sera pas faire’, car le lendemain tout peut être d’une facilité déconcertante, et le surlendemain une épreuve insurmontable.
Quelques pistes de réflexions
On a souvent tendance à voir les empathes comme faibles car trop sensibles. La vérité c’est que si l’on imposait le fardeau que supporte quotidiennement un empathe à des personnes n’en étant pas, la totalité de ces gens crouleraient sous le poids de tout ce qu’ils doivent encaisser en une journée. Certaine personne empathique essaye tant bien que mal d’accepter et de vivre avec, quand d’autres n’en sont qu’à leur coups d’essai. Cela engendre un stresse quotidien, un décalage avec le monde qui peut être très dur à vivre. Comme il est impossible de supprimer toutes interactions sociales, il faut maintenir le cap entre la complexité de son être profond et de celui des autres.
Un empathe est tellement à l’écoute de ses émotions et ressentis qu’il vit de la plus pure manière qu’il soit. Ces décisions, ces paroles, ces prises de position : il essayera de suivre sa voix intérieur sans se laisser influencer de quelle que manière que ce soit. C’est ainsi que le quotidien peut vite devenir insupportable en présence d’une personne fausse. Une personne jouant un jeu, en conscience ou non, peut être très perturbateur et épuisant. Les énergies et informations qu’un empathe perçoit étant le vrai de cette personne, les messages contradictoires que cette dernière renverra dans son attitude ou ses paroles rentreront forcément en confrontation avec ce qu’une personne empathe a pu assimiler. Une guerre des énergies qui épuisent littéralement, physiquement. De même que la malhonnêteté, les mensonges ou une trahison peut engendrer un traumatisme profond, dans la mesure où tout ce qui est ressenti est multiplié et peut créer une vague émotionnelle : Ce qui sera dur à vivre pour une personne sera, pour une personne sensible, extrêmement à vif, parfois même insupportable ou ayant des répercussions sur le long terme.
Les jours où tout va bien
Une des qualités remarquables d’une personne empathique est de savoir guider les autres et d’en éprouver une grande satisfaction. Ils se sentent souvent investi d’une mission. Ils sont très bon écoutants et très bons conseillers du fait qu’ils peuvent aisément voir des connexions dont la plupart des gens seraient incapables d’imaginer. Ce besoin insatiable d’aider l’autre est bien tout autant facteur d’épuisement que de joie profonde.
Avec une personne empathique, vous saurez toujours de quoi il en est. Pas de faux semblants ou de mal de crâne à essayer de deviner double sens, mensonges, causes de bouderies … Un empathe a besoin de dire les choses. Car il semble inconcevable de ne pas exprimer tout ce flux, si intense qu’impensable à contenir, mais surtout que l’expression de la pensée est rassurante et apaisante pour l’esprit. Un empathe ne peut pas jouer un jeu. Sa nature même en est la contradiction. La vérité, même s’il sera dur à exprimer tant aux autres qu’à eux-mêmes, sera dite dans tous les cas.
Profondément ancrées dans les relations humaines par défaut, les personnes empathes ont un don, tout bonnement, pour comprendre les problématiques des autres. Les gens se confient à eux instinctivement. Eux n’essayeront pas absolument de vous faire comprendre leur quotidien s’ils ne vous sentent pas disposé ou prêt à l’entendre. Ils sont habités par une profonde connaissance psychique. Ils essayeront toujours de concilier leur bien-être avec celui des autres, car chaque vie est égale est chacune à sa valeur. Le soucis premier est qu’ils se portent facilement coupable pour les maux de tous, tant ils se sentent ampli de la responsabilité d’aider les autres à vivre paisiblement. Une culpabilité pouvant rapidement devenir écrasante si on la laisse prendre place.
Les personnes empathiques suivront toujours leur propre voie, celle qui leur semble meilleure à l’intérêt de ce flux d’énergie qu’ils ressentent. Car rien n’est dû au hasard, et si le courant les mène à affronter celui des autres, ils doivent le suivre car il y a là une raison à leur destin. Au premier abord donc, on pourrait confondre avec de l’égoïsme. Pourtant il s’agit bien là d’un chemin que l’on devrait tous pouvoir entreprendre sans crainte, à savoir vivre de la manière la plus pure qu’il soit, en respectant ses choix personnels, sans se laisser influencer.
Petits conseils pour grand bien-être
Essayer de comprendre, même sans succès, c’est déjà un pas vers le soulagement. De même, accepter la condition de l’autre et que l’on ne peut en dessiner tous les contours. Ainsi on évite à la personne de devoir constamment se justifier et on lui offre ainsi une véritable paix intérieur. Partager la vie d’une personne empathe n’est pas chose aisée et demande beaucoup de patience et d’être à l’écoute ; pourtant ce que l’on en retire en vaut largement la chandelle. Une ouverture plus belle sur le monde, une confiance en la vie et un nouveau regard sur votre conscience vous attend sur la route.
Vous l’aurez comprit, les personnes porteuse de ce don d’empathie profonde sont un bonheur à côtoyer, pour peu que l’on prenne le temps de comprendre comment le monde leur est donné. •