Ce n’est pas nous qui prenons le rythme mais le rythme qui nous prend !
Pas le temps de souffler. Voilà comment l’on pourrait résumer les jours qui se suivent à une cadence folle. Les cours d’asanas (postures), bien que très abordables, commencent à tirer sur le corps, à raison de 2 x 1H45 par jour. Beaucoup s’endorme lors de la relaxation finale. Mon dos est complètement engourdi. Sûrement le signe qu’il prend lui aussi le rythme. Les repas sont les seuls vrais moments où l’on peut se poser, mais toujours assis par terre s’il-vous-plait. La nourriture est délicieuse ! Les légumes, pois, et crudités sont omniprésentes. Une soupe est également servie à chaque repas. Les gâteaux sont à tomber par terre. Ne pas avoir à cuisiner ET manger sainement est un plaisir. Malheureusement, je n’ai pas pour habitude d’engloutir de telles portions à la va-vite. Si bien que j’ai tendance à me bourrer de nourriture, pour ne pas crier famine jusqu’au repas suivant.
L’après-midi, nous avons une heure d’étude de la Bhagavad Gita, un des écrits fondamentaux de l’hindouisme. Puis une conférence plus longue sur la philosophie du yoga en général. Les sujets abordés sont toujours très intéressants, et certains font écho à des sujets que j’ai déjà pu traiter sur le blog. Cette semaine, nous avons pu en savoir plus sur les vies des maîtres fondateurs du Sivananda, Swami Sivananda et Swami Vishnudevananda, les 4 voies fondamentales du yoga ou encore les obstacles auxquels doit faire face l’aspirant dans sa quête spirituelle. Dans ces conférences de philosophie yoguique, je me sens comme un poisson dans l’eau. Les intervenants sont incroyables, et je constate à quel point les écrits sur le blog m’ont aidée à comprendre beaucoup des concepts abordés dans les cours. Petit détail : nous sommes toujours assis par terre (très rare seront les chaises pendant ce mois !) et nos tables se résument à de petites tablettes en bois. Le groupe est compact, se détendre les jambes est vraiment en option.
Le cours de yoga de l’après-midi est sans doute le plus intéressant de tous. Nous apprenons pas à pas à donner un cours, démontrer et corriger les postures. En somme, on nous apprend à être de bons professeurs. Pour vous donner une idée de l’enseignement, je vous écrirai un article prochainement sur la structure d’un cours de yoga Sivananda 🙂
Nous passons la plupart de notre temps à courir d’un cours à un l’autre, à changer de bâtiment, à aller manger, vite, à faire nos devoirs (car oui nous avons des devoirs), à remplir notre Karma yoga (yoga de service), la course aux douches, la course pour se changer. Mon dos commence à sentir le poids des jours. Mes genoux supportent à présent difficilement la posture assise La fatigue me donne deux de tension. Au final, rare sont les fois où j’ai pu m’entendre penser. Un membre du staff me confit que cette pression est voulue. Le but ? Nous pousser à bout pour nous forcer à lâcher prise. Pas bête.
Un soir, nous avons pu assister à une démonstration d’asanas. Autant vous dire qu’aucun n’était à ma portée. Cela a de quoi booster à travailler les postures, même si celles-ci ne sont pas une fin en soi. Parmi elles, des variations de la postures sur la tête, de la sauterelle ou de la posture de l’arc. Je regrette juste de ne pas avoir pensé aux photos.
Sur les méditations, celle du soir est ma préférée. D’abord parce que celle à 6H du matin me permet plus de finir ma nuit qu’autre chose, et ce malgré ma motivation, mais aussi parce que celle du soir dégage une énergie incroyable. Comme si le groupe relâchait la pression à travers les chants.
Un des plus beaux souvenirs de cette formation restera la marche méditative que nous avions fait un matin. Sous la brume, le soleil levant perçait la forêt dense. Le froid n’avait que peu d’importance. Nous marchions tous en silence sous le craquement des feuilles mortes. L’air frais s’engouffrait dans nos poumons. L’impression d’être coupé du monde. Le temps s’était arrêté au moment où nous avions franchit les portes de l’ashram, deux semaines plus tôt.