Vous ressentez probablement un besoin fondamental sur lequel il vous est impossible de mettre des mots. Vous cherchez en conscience ou non un état d’être qui vous semble inatteignable. Vous vous sentez insatisfait, incomplet. Selon les écrits des psychothérapeutes Catherine Aimelet-Périssol et Sylvie Alexandre, chacun de nous est animé par une ou des quêtes émotionnelles, directement liées à ce qui nous manque. Une quête de sécurité, une quête d’identité ou une quête de sens. Cette quête est souvent née de blessures et d’une émotion mère, dont je vous décrirai les caractéristiques dans un prochain article.
La quête de sécurité
Si vous êtes une personne en quête de sécurité, la présence et le soutien de vos pairs vous sont indispensables. Vous voyez dans la relation à l’autre un filet de sécurité ; pouvant aisément se transformer en relation toxique, dans la mesure où vous êtes incapable de vous épanouir seul. En découlent des situations inconfortables ; voire à l’opposé de vos aspirations premières. Ceux conscients de la situation ressentiront la nécessité de s’affranchir de ces liens pour pouvoir évoluer, malgré un cap à franchir qui semble insurmontable.
L’origine de ce besoin peut être liée à des blessures du passé, de manque d’affection, de soins, un sentiment d’insécurité pendant l’enfance ou, au contraire, des soins étouffants, des attentes de vos proches trop lourdes à porter.
Dès qu’un imprévu se présente, la peur s’installe. Une situation qui réanime un moment du passé où les circonstances vous ont empêchées de vous faire confiance à vous, aux autres ou aux événements. Votre solution ? La fuite telle une réaction automatique de défense. La peur comme un filtre, vous vous agitez pour éviter d’être blessé.
Il est primordial de vous défaire de cette relation de dépendance. Se reposer sur les autres n’est pas mauvais en soi. Cependant il est important de pouvoir se tenir debout sur ses propres bases. Il est nécessaire de vous voir comme un ami sur lequel vous pouvez compter. Vos relations aux autres s’en trouveront beaucoup plus saines.
Respirer en pleine conscience redonne confiance en soi Quand la peur se présente à vous, essayez de l’accueillir et d’en comprendre l’origine. Réagir à la hâte ne vous a pas réussi jusque là, prenez le temps de la réflexion et des choix de réaction qui s’offre à vous : vous laissez submerger ou tentez d’avancer.
Espace méditation
La méditation de l’enfant consiste à prendre contact avec cet enfant intérieur que vous avez laissé de côté toutes ces années. Prenez un temps pour entrer dans la méditation. Calmement centrez-vous sur votre respiration. Imaginez cet enfant intérieur. Comment est-il ? Quelle image vous renvoie t-il ? Quelles sont ses expressions ? Analysez cette représentation spontanée que vous vous en êtes fait. Demandez lui ce qui le tourmente. Demandez lui ces attentes, ces besoins. Laissez lui tout l’espace pour s’exprimer librement. Prenez votre temps pour l’écouter.
Puis un à un, rassurez votre enfant intérieur sur tous ses tourments. Parlez lui avec tendresse, réconfortez le. Apprenez à le regarder avec bienveillance. Recentrez-vous sur votre respiration.
Répétez cette méditation autant de fois qu’il vous semblera nécessaire. Avec le temps, vous vous parlerez à votre vous adulte avec bienveillance, de la même façon qu’avec votre vous enfant. Vous serez plus indulgent avec vous-même, et vous saurez que vous pouvez sur vous tel un allié.
La quête d’identité
Si vous êtes sensible à l’image que vous renvoyez, aux regards et jugements des autres ; si vous avez besoin de faire parti d’un groupe, d’être reconnu ou de vous démarquer, il se peut que vous soyez une personne en quête d’identité. Ce désir constant d’affirmation peut devenir pénible, épuisant et même vous mettre en tension. L’origine est a puiser dans une enfance où la pression était omniprésente, avec un manque de reconnaissance, ou des sollicitations nombreuses de votre entourage.
Vous avez tendance à attendre que votre entourage pallie à vos blessures et à vos manques. Pourtant la seule personne capable de vous guérir c’est bien vous. La moindre situation faisant écho avec votre passé peut ranimer la colère, le stress ou la tristesse ressentis à ce moment là. Les personnes en manque d’appartenance auront pour habitude d’éviter les conflits, de se plier aux volontés des autres, de se mettre volontairement de côté et d’exécuter ce que les autres attendent, en mettant leurs propres opinions en sourdine. Quant à ceux en manque de distinction, ils n’hésiteront pas à imposer leurs idées. Dans tous les cas, vous utilisez la colère (contre vous ou les autres) pour refuser l’échec.
Si vous parvenez à vous estimer, vous attendrez moins de votre relation aux autres. Prenez conscience de vos capacités, affirmer vos idées sans crainte du jugement des autres. Pour ceux qui n’osent pas s’affirmer par peur d’entacher leurs relations, évitez de vous murer dans le silence dans l’espoir que d’autres puissent vous comprendre. Il est usant pour tous d’essayer de décrypter quelqu’un qui ne s’ouvre jamais. En partageant vos opinions, vos interlocuteurs savent ce qu’il en est, ils peuvent comprendre l’idée que vous vous faites d’une situation. Ainsi vous les soulagez d’un travail d’interprétation souvent erroné. La communication s’en trouve beaucoup plus simple, les bases de bons rapports humains saine en somme ! N’ayez pas peur de partager vos idées. Votre différence peut vous enrichir autant qu’elle peut enrichir le dialogue avec votre entourage. Évitez à tout prix de ruminer dans votre coin, de décliner l’aide qui vous est proposée. Vous apprendrez énormément à vous ouvrir aux autres et à les écouter. Soudainement vos ruminations vous sembleront beaucoup plus faciles à surmonter car les partager est déjà un pas pour s’en débarrasser.
La quête de sens
Si vous êtes en quête de sens, vous avez ce besoin de tout comprendre. Vous cherchez constamment les clés qui donneront du sens à toutes ces questions et préoccupations environnantes. Il est très difficile pour vous de vivre sous pilote automatique. Vous analysez constamment, parfois même inconsciemment. Vous vous plongez souvent dans l’introspection. Vous êtes un bon médiateur et apaisez naturellement les conflits. Vous aimez que la communication soit clair quitte à mettre de côtés vos propres aspirations. De ce fait vous vous adaptez très facilement, vous êtes à l’écoute, aisément concentrer et tolérant de nature. Vous êtes intéressés par la complexité de la vie ; cependant celle-ci peut rendre votre existence en elle-même difficile. Votre plaisir passe dans le ‘faire plaisir aux autres’. Au moindre couac, vous culpabilisez et cherchez à vous adapter encore mieux, quitte à vous laisser de côté. Vous ressentez certainement ce coup de mou voir cet état dépressif, ou cet auto-lynchage que vous vous infligez. Tous ces signes sont des signaux d’alertes que vous devez écouter. Il est temps d’exister par vous-même, pour vous-même et selon ce que vous êtes réellement.
La clé est dans l’acceptation et la revendication de ce que vous êtes. S’affirmer, se donner autant de place qu’on le ferait pour les autres. Si vous êtes sujet à des questionnements incessants, songez tout d’abord à consolider les bases : un sentiment de sécurité et une conviction de votre identité. Les conseils écrits un plus haut pour les autres quêtes sont bons à prendre pour forger ces piliers. Ecrire sur son ressenti face à diverses situations aide notamment à comprendre vos mécanismes de pensée. A la relecture vous remarquerez sûrement que chaque comportement et pensée ne sont que le produit des situations ou comportements passés. Tout est lié. Cela vous aidera dans votre quête de sens. Vous avez aussi tout à gagner dans la pratique de la méditation. Cette pratique vous confronte à vous-même. Vous vous étonnerez de toutes les pensées fantômes qui occupent votre esprit, alors qu’elles paraissent invisibles dans votre quotidien. Vous apprendrez à mieux vous connaître. Soyez curieux de votre fonctionnement. Votre quête n’aura de sens justement que si vous comprenez la teneur de votre propre existence. •
Sources : Quel est votre profil émotionnel ?
De Catherine Aimelet Périssol et Sylvie Alexandre