Spiritualité & Énergétique

SEMAINE 3 – Journal d’une future professeur de yoga

IMG_20181208_131326.jpgLa fin de la deuxième semaine fut marquée par les pleurs et pétage de câbles collectif. Certains se rebellent, beaucoup tombent malade, les nerfs sont à vifs et les corps vidés. Je constate ce creux de vague, ignorant que mon moment viendra en fin de cette troisième semaine. 

Je suis tellement décalquée que je me suis levée en pleine nuit, pensant qu’il était 5H, et je me suis affairée à me préparer pour la journée. De retour au dortoir, et ne voyant toujours pas arriver la préposée au réveil avec sa cloche stridente, je me rends compte de mon erreur … Il est 1H du matin. Je me rendors toute habillée avec dépit.

 

SirsasanaLes courbatures laissent petit à petit la place à un corps plus fort et plus dessiné. Je réussis enfin mon équilibre sur la tête, sans élan et sans mur ! Une vraie fierté. Mais ce n’est qu’une posture simple qui en appelle d’autres beaucoup plus complexes.  Je ne suis pas encore tout à fait droite, mais j’y travaille. Ici à droite vous pouvez admirer mes magnifiques chaussettes en apesanteur. Niveau méditation, je me désole de voir mon attention aussi volatile qu’une feuille en automne. Le matin, je m’endors. Le soir, je pense à tout et à rien, sauf à rester concentrer. La journée est tellement remplie que je m’entends à peine penser. Mon esprit s’en donne alors à cœur joie pendant les méditations. Je pense à tout et rien, sauf à rester concentrer.

Certains sont étonnés voir agacés par la dimension spirituelle du lieu. En effet la salle de méditation comporte trois statues représentant Ganesha, Krsna et Sarasvati, divinités de la tradition hindoue. Les chants sont en sanskrit et appellent au nom de divinités indiennes, mais aussi à celui de Jesus, Mohammed ou encore Buddha. On les répète dans la méditation du matin et du soir, avant les repas, et avant/après chaque cours. On se salue les uns les autres avec des ‘Om‘ ou ‘Om namah shivaya‘. Bref. Cela fait beaucoup de chant et de sanskrit d’un seul coup. Les puja (rituels) sont aussi bien accueillis par un groupe qu’incompris par les autres. J’ai moi-même eu du mal au début. Me prosterner devant une statue n’était clairement pas dans mes habitudes. Puis j’ai compris, comme d’autres, la dimension de la chose, et la plupart d’entre nous se sont ouverts petit à petit au fonctionnement de l’ashram. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les statues ne sont que des formes, les appellations que des noms, pour aider ceux qui auraient du mal à visualiser une énergie. Avoir une statue, un nom, une forme, aide la personne à mettre des mots sur quelque chose d’indéfinissable. Personnellement je n’ai pas recours à des statues, et je me contente d’appeler le Tout ‘énergie cosmique‘ ou ‘énergie subtile‘, quand d’autres aimeront dire ‘dieu‘, ‘shiva‘, etc … Je me plie tout de même aux rituels. Qu’importe la forme et la manière, le taux vibratoire de la pièce s’élève significativement après chaque puja. Une énergie qui bouillonne tellement à l’intérieur de nous que nous sommes beaucoup à ne pas pouvoir trouver le sommeil la nuit suivante.

Au-delà de ça, et pour décompresser un peu, l’ashram organise plusieurs activités. J’ai pu par exemple découvrir le Bharata Natyam, une danse théâtrale traditionnelle indienne, avec la talentueuse Anusha Cherer, danseuse professionnelle et professeur de danse, d’origine franco-sri-lankaise.

Un talent show est également organisé, ou chacun peut venir s’exprimer. J’avais déjà pu chanté lors des satsang du matin et du soir, et l’échange énergétique y avait été incroyable ! Je me suis donc essayée sur des paroles un peu moins conventionnelles pour le Talent Show.

Le lendemain, la marche de la semaine est annulée à cause de la météo. C’est une terrible nouvelle pour tout le monde. Car sortir des murs de l’ashram est de loin l’activité préférée de tous. L’apprentissage continu malgré tout et cette semaine est consacrée à l’anatomie. Les cours restent très basiques. En une semaine, point le temps d’approfondir. J’ai chez moi le livre de Leslie Kaminoff pour compléter mes connaissances dans la matière. 

Cette semaine nous avons également abordé les kriyas. Je ne m’étalerai par là-dessus car j’écrirais prochainement sur le sujet. Pour faire simple, ce sont des exercices de purification du corps. Le but ? Nettoyer toute la ‘tuyauterie’ du corps : l’appareil respiratoire et l’appareil digestif. Le plus impressionnant de ces exercices restent celui qui nettoie le système digestif en profondeur, en avalant 8 grands verres d’eau salée et en attendant que le corps fasse le reste. Autant vous dire que 70 personnes vomissant  ensemble dans un jardin, c’est une expérience inoubliable, et ça forge des liens ! Je vous laisse sous cette magnifique image et on se retrouve pour la semaine 4 de ce journal 🙂

ashram sivananda
Relaxation pour tout le monde après un bon cours de yoga !

 

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