Spiritualité & Énergétique

Ma négativité me tuera

Un titre un poil négatif ? Pourtant logique : la négativité appelle la négativité. Tendez lui la main, elle vous bouffera le corps. Donner de l’énergie à une pensée, vous en ferez une préoccupation.

J’ai évolué dans un environnement assez négatif. Mon cerveau a donc tout naturellement prit le plis. Le stress permanent, le bruit, les cris. Une action négative était automatiquement renforcée, une positive était toujours suivie d’un Oui mais > c’est positif mais tiens voilà le revers de la médaille. Parfois la négativité ambiante était telle que je n’avais plus de second souffle, l’impression de suffoquer sur place et de n’avoir nulle part où m’échapper. Je me souviens avoir fuie de peur plus d’une fois. J’errai un peu partout des heures durant. Je sentais que mon avis n’avait aucune valeur, je n’étais ni écoutée, ni prise en compte. Il fallait toujours faire mieux.

En général on s’occupe peu de ce qui est bien. Les points positifs  sont considérés comme acquis ; on les passe sous silence. La négativité , elle par contre, est criée haut et fort. L’exemple le plus flagrant vous l’avez tous tout autour de vous : les principaux sujets de conversation avec votre entourage, les complaintes des collègues, les erreurs, les sales histoires, ce qui s’est mal passé aujourd’hui… L’homme aime se complaire dans son propre malheur. Il est rassurant de se cacher derrière des masques plutôt que de s’affirmer au grand jour. On adore se trouver des excuses pour éviter d’avancer, et ensuite se plaindre de faire du sur-place (tout est un cycle, tout est lié). Lorsque un bel événement se présente, on ne réalise pas, on ne mesure pas sa valeur. On a tendance à le minimiser « oui mais bon, c’est grâce à ça aussi ». La négativité vous empêche considérablement de profiter de l’instant présent.

Je me suis rendue compte à quel point mon cerveau a été affecté par cette négativité ambiante. Une voix me dicte en permanence mon incapacité, ma petitesse. Je laisse tomber d’avance « car de toute façon ça sera sûrement comme ça au final… ». Une manière de s’anesthésier du résultat en quelque sorte  > au cas où ça tourne mal, j’ai déjà prévu le pire dans ma tête.  Le problème? En se fermant à de nouvelles connexions par crainte de voir les choses sous un autre angle, on réduit significativement notre vision. A l’inverse, les personnes au mécanisme de pensée positif prennent le risque de s’ouvrir à plus de possibilités et, même en osant s’exposer à de plausibles malheurs, ont une vue plus globale, s’épanouissent de manière beaucoup plus sereine et ce, même en ayant croisé quelques obstacles sur la route (pendant que les autres rament derrière… eh oui). Si les gens positifs entreprennent plus aisément, il n’y a pas de miracle.

Le soucis c’est que la négativité est livrée avec tout un packaging : perte de confiance avec au choix la tendance à fuir, dépendre de quelque chose/quelqu’un, le besoin extrême de tout contrôler, ou l’anesthésie générale (on se voile la face, on se rend insensible histoire de ne pas accepter la réalité quel qu’elle soit.). Tous sont néfastes.

J’ai pu prendre conscience de la différence entre ces deux « profils » en vivant quotidiennement avec une personne profondément positive. Etre positif ne signifie pas être niais ; ni d’être inconscient de la difficulté des choses. Etre positif c’est au contraire être lucide sur la réalité : l’accepter et la comprendre > chaque élément à son importance et son rôle à jouer. Rien n’est dû au hasard et tout est utile pour atteindre le but ultime. Etre positif c’est avoir confiance en ce que la vie nous apporte. Tout a une nécessité. 

Et là vous vous dites « t’es bien mignonne mais qu’est ce qu’on peut faire pour inverser la tendance? ». La solution est simple mais demande à formater complètement votre façon de penser. Voyez votre cerveau comme une carte. Une pensée amène à une autre pensée. Comme de ville en ville, vous avez une autoroute déjà construite, une connexion pré-faite (« Je n’ai pas réussi » > « Je ne réussis jamais, je suis un(e) bon(ne) à rien »). Encore une fois il ne tient qu’à vous de construire de nouvelles routes et créer d’autres connexions (« Je n’ai pas réussi » > « La prochaine fois je me donnerai toutes les chances d’y arriver »). A force de les emprunter, ces petites routes deviendront grandes et vous les utiliserez de plus en plus, jusqu’à en faire la nouvelle autoroute.

Concrètement : A chaque fois qu’une pensée négative vous arrive, la reformuler aussitôt sous un autre angle. « Je ne rendrai jamais ce dossier à temps… » > « Je vais tout faire pour y arriver ». Et si le résultat escompté n’est pas au rendez-vous, lâcher prise et demandez-vous quelle expérience vous pouvez en tirer.

Au lieu de lister dans sa tête tous les malheurs du jour : « Il m’est arrivé ça, ça et ça. » demandez-vous « Qu’est ce qui s’est bien passé aujourd’hui? ». Ça peut être des détails ! Vous avez attrapé le bus à temps, vous avez évité la grosse averse en rentrant. Insignifiant ? Pourtant vous voilà en train de faire une montagne lorsque une broutille pointe le bout de son nez. De même à chaque fois que vous vous dévalorisez, dites-vous l’exact opposé. « Je me sens vraiment stupide » > « J’ai de la valeur, mes qualités et mes défauts. Je suis authentique et je m’accepte ». Encouragez-vous comme vous le feriez avec un enfant. Arrêtez d’être si rude avec vous-même. S’auto-flageller n’a jamais aidé à avancer !

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Cette photo a une histoire > cf. fin d’article

Toutes ces affirmations sonneront un peu fausses et inutiles au début, voir carrément stupides. Cependant vous n’avez pas idée à quel point toutes ces touches négatives pourrissent votre esprit au quotidien et à l’inverse, combien ces affirmations positives peuvent l’égayer. Cela demande beaucoup de persévérance avant de pouvoir changer ses mécanismes de pensée. Vous le remarquerez surtout lors des gros coup durs. Attention cependant à ne pas renier vos émotions du style « non je ne dois pas être triste/en colère … ». Toute émotion ressentie à son importance, c’est un appel de votre corps que vous devez écouter et accepter. Ce qui change ici c’est la manière dont vous traitez le résultat « Je suis triste pour le moment mais je sais que bientôt ça ira mieux » au lieu de « Je ne remonterai pas la pente c’est peine perdue ».

Ce peut être difficile de se mettre au changement. Vous aurez parfois l’impression d’être face à un mur. Aucun mur n’est infranchissable. Si vous ne pouvez le contourner, escaladez le. S’il est trop haut, creuser pour atteindre l’autre côté. Ne vous blâmez pas si vous reprenez vos mauvaises habitudes. Échouer plusieurs fois rend la victoire encore plus belle. Ne perdez jamais de vu votre valeur. Faites de votre esprit votre meilleur allié. 

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Au sujet de la photo : Elle a été prise lors de mon séjour à Montpellier en juin dernier. Cette fille au centre, je ne l’avais pas vu au début, mais en se rapprochant, mon ami me fait remarquer  son comportement étrange. Elle est de l’autre côté du muret. Elle se balançait, son buste dans le vide, les yeux vitreux. Elle jouait dangereusement avec le vide. Au moment où on décide de s’approcher, un homme nous précède, il la connaît, et nous dit qu’il gère la situation. Un ami au bon moment en somme, en espérant que la demoiselle va mieux.

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