Spiritualité & Énergétique

Les faux amis Valeur et Ego

Alors que j’écrivais à une amie, je me suis penchée sur deux notions qui régissent ma vie, comme un fil d’Ariane, elles reviennent sans arrêt et ont maître-mot sur les conflits et les automatismes qui me pourrissent la vie au quotidien. J’ai nommé :

VALEUR ET EGO

Faisons la distinction entre ces notions, si proches et pourtant si différentes. 

Valeur à ce qu’on est, à ce qu’on croit, à ce qu’on veut être et exprimer. Estimer quelque chose découle de l’amour.

Ego à ce que l’on veut croire, veut savoir, croit savoir. On porte l’ego haut par la peur d’être démasqué, ou d’être tout court.


1. MISE EN SITUATION

jurica-koletic-502538-unsplashPrenons en exemple les disputes, les embrouilles, les querelles, les crêpages de chinons, prenez le terme générique qui vous convient. La grande majorité de ces moments sont construits sur la frustrations de deux egos qui s’entrechoquent, comme un jeu de ping-pong, ego contre ego, on essaye tout à chacun de protéger son beef-steak, de peur que l’autre ne vienne marcher sur nos plate-bandes. La vérité c’est que si nos plate-bandes étaient solides justement, on ne se sentirait que très peu en danger, on ne se sentirait pas si vite envahi, on serait confiant devant notre capacité à être et à le revendiquer. Ces plate-bandes représentent la valeur que l’on se porte.

Vouloir sortir d’un cercle vicieux, c’est devoir se défaire de schémas que l’on répète inlassablement, encore et encore. Et pour se sortir des vieux schémas, il faut pouvoir laisser son ego de côté, chose pas évidente quand on se porte très peu de valeur. Souvent, les gens se donnant peu de valeur sont les plus coriaces. Ils s’accrochent à un vide émotionnel, ils défendent dent contre dent cette partie si sensible, tant elle menace de s’effondrer à tout moment, et si fragile, tant elle n’a que peu de substance, selon eux. Pourtant, l’erreur est de voir en autrui un ennemi. Certes, certaines personnes peuvent participer à tuer la valeur que l’on se porte, ce qui peut être assez facile si on s’estime peu, mais quasiment impossible si, au contraire, on connaît sa propre valeur. Quand bien même la plupart des personnes d’un entourage bienveillant nous veut, par définition, du bien, et en aucun pour remettre en question notre valeur. Leur but, au contraire, est de nous montrer cette valeur que nous ne percevons plus, aveuglé par la négativité et ce couperet de fatalité que l’on a placé sur notre nuque. Et il n’y a rien de plus dur que de vouloir prouver la valeur d’une personne à cette personne même. Même à grand coups de compliments quotidiens, des années durant, tant que la personne ne s’estimera pas elle-même comme parfaite avec ce qui la constitue et qui en fait une personne unique, il n’y aura aucun moyen qu’un tiers puisse faire reconnaître cette valeur. Le changement s’opère que si la personne ne sent concernée et agit d’elle-même.

2. DÉFINIR LA VALEUR ET L’EGO

Mais revenons rapidement à nos deux notions. Il y a estime et estime. Une trop haute estime n’est pas mieux qu’une estime trop basse. La valeur que l’on se porte, c’est croire en ce qu’on est, croire dans le chemin et les expériences que l’on a choisit. S’accorder de la valeur ne veut pas dire être borné sur ses positions (là on bascule dans l’ego). On apprend et on continue d’apprendre perpétuellement, sans que cela ne revienne mettre en doute notre valeur. Avoir tort n’est pas une fatalité, avoir raison n’est pas un summum à atteindre. Être soi et en être fier, être ouvert et réfléchi, comprendre que l’on peut apprendre en contact de l’autre comme l’autre peut trouver de la richesse à notre contact. Ne pas flancher dans tout son être dès qu’une personne remet en doute nos arguments, mais être ouvert à cet échange, et voir que notre valeur ne s’en trouve pas pour autant détruite.

L’estime de soi c’est, en d’autres termes, l’acceptation de soi, le respect de soi, la valeur de soi. Cela peut se retranscrire par des valeurs positives ‘je suis digne d’intérêt’, ‘je suis bon’, ou négative ‘je suis mauvais’, ‘je suis inutile’. Si vous avez le sentiment d’être, au fond, quelqu’un de faible, d’insuffisant, si vous doutez perpétuellement sur vous-mêmes, si vos pensées sont très critiques, ou si vous avez du mal à vous accorder quelconque mérite, voir que vous pensez ne pas avoir le droit d’apprécier les bonnes choses, cela reflète souvent une faible estime.

Mais pas de panique ! Voici une série d’article portant sur la faible estime de soi.

L’ego est l’expression de notre individualisme, du ‘Moi je’. C’est un processus par lequel le mental créé le sentiment d’individualité, avec comme fonctionnement le désir d’exister et de plaisir. Il n’est donc pas nécessairement un ennemi à combattre, son but majeur étant de nous permettre de nous affirmer en tant qu’être, et entre ‘ce que que je veux‘ et ‘ce que je ne veux pas‘. Cela par donc d’un bon sentiment, me diriez-vous. Le problème, c’est ce que l’ego est très souvent générateur de notre propre souffrance, et se traduit souvent par des pulsions de possession, de rejet et d’indifférence ; des attitudes passionnelles d’attraction, de répulsion ou d’indifférence, développées face aux personnes, aux choses, ou aux situations auxquelles l’ego est confronté.

(Pour aller plus loin sur la question de l’égo, Sources : meditationfrance.com )

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4. REPRENONS NOTRE EXEMPLE

Revenons à présent sur nos crêpage de chignons. Il y a deux types d’incompréhension possible. Soit la personne d’en face reste calme, car elle connait sa valeur, elle connait la vôtre, et n’a aucunement l’intention de réfuter quoi que ce soit. Dans ce cas là, on se retrouve souvent seul à montrer des dents, sur la défensive, on marmonne pour ne pas montrer peur, faible estime de soi ou faible estime en ses convictions, ou encore que l’on n’assume pas une de nos actions. Soit la personne vit aussi avec ses propres blessures émotionnels et là, le fight commence et ne s’arrêtera qu’une foi les egos rassasiés de mots glaçants, ou quand l’un se sentira plus attaqué dans son estime que l’autre, et décidera de battre en retraite.

Je pourrai vous donner des exemples à la pelle ! De mon homme essayant tant bien que mal d’avoir une conversation avec moi, et moi, sur la défensive, se sentant attaquée de toute part, alors qu’il n’y avait au début pas lieu ! Mais prenons quelque chose de plus neutre, et c’est d’autant plus intéressant que cela est arrivé alors même que je rédigeais cet article (une telle coïncidence se doit d’être citée en exemple, n’est-ce pas ?).

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Je regardais un documentaire sur les camp de redressement à l’américaine pour enfants et jeunes adolescents. Ces derniers étaient incendiés jour et nuit de hurlements, de cris, pour les mener à la baguette et détruire toute tentative de rébellion. Les techniques employées m’ont réellement choqué et, moi qui ne m’attarde jamais à laisser un commentaire sous les vidéos YouTube, je décidais de m’étaler sur le caractère inhumain de certain traitement.

Ni une ni deux, les réponses affluèrent, du type ‘ces gamins étaient un enfer pour les parents et le camp de redressement ne leur font pas grand mal’. Certes, c’est une opinion. Je réplique alors, à grand coup de pédagogie noire à la Alice Miller. Une réponse peut être trop élaborée qui n’a pas du tout plu à la personne d’en face, et qui m’a allègrement insultée. Et évidemment, moi qu’un rien ne retourne, je n’ai pas vraiment aimé cela et j’ai décidé de m’éloigner de l’espace commentaire.

Si je vous raconte cela, ce n’est pas pour m’étaler. Je tiens à prendre cette situation comme un exemple de valeur/ego. Voilà comment je définirai ce qu’il s’est passé, pour cette personne comme pour moi :

Je donne une réponse argumentée

Essayons de se mettre à la place de cette personne, pour servir l’exemple.

LA PERSONNE (2)

On voit bien le jeu de ping-pong, d’ego à ego, alors que le point de départ est le même : nous nous sommes sentis attaqué et nous n’avions pas assez confiance en nous-même pour faire face à la situation avec efficience.

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5. COMMENT S’EN SORTIR  ?

Commençons par nous occuper de l’ego. L’ego n’est qu’une illusion, une projection du mental. Et chercher à le détruire serait d’autant plus inutile, car qui lutterait contre l’ego, sinon le ‘moi je’ donc l’ego lui-même ? C’est l’homme qui combat son ombre. Vouloir le combattre, en le niant ou en l’attaquant, c’est lui donner plus d’importance donc plus de puissance. La solution n’est donc pas la lutte mais la réconciliation. Accepter que l’ego et ses passions font partis de nous, c’est  finalement travailler à le dépasser. Il ne s’agira pas d’accepter dans la complaisance, du type ‘je suis comme ça et c’est ainsi‘, mais d’accepter nos attitudes passionnelles pour mieux les transformer.

Avoir de l’estime pour soi aide à baisser notre ego. On a plus rien à défendre parce qu’il est impossible de nous affaiblir : on s’accorde assez de valeur pour soutenir notre personnalité, nos choix ou nos convictions. Il ne s’agit pas de tomber dans un narcissisme prononcé, mais d’avoir la curiosité d’établir ce que l’on aime, ce que l’on aime moins, et de pouvoir le dire, sans peur, sans colère, sans frustration. S’affirmer et assumer nos faiblesses comme nos points forts, prendre du recul, admettre ses torts et être ouvert au dialogue, tout en révisant ses positions (en somme, ne pas avoir peur de changer d’avis !), et accepter que l’autre soit lui-même, dans toute son identité, ses croyances et ses états-d’âmes.

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‘Ce que j’ai découvert, c’est que ma culpabilité est conforme à l’idée que je me fais de moi-même. Elle confirme la réalité qui est mienne et que j’ai connue si longtemps, puisqu’on m’en a parlé pendant très longtemps. Ma religion, mes parents, ma familles et mes amis m’ont parlé de mes défauts, de mes problèmes, de mes insuffisances, de mes mauvais côtés. Comment pourrais-je ressentir autre chose qu’un malaise à me dire que je suis merveilleux ?’ N.D Walsch

Nos comportements sont tellement imbriqués dans notre esprit qu’on finit par ne plus avoir conscience de les répéter systématiquement. Mais il peut arriver que l’on s’en rende compte seul, car on est tout simplement pas heureux, et on sait très bien que c’est là une histoire de perspective, et souvent il est habile de se poser la question ‘Pourquoi ça me fait tant de bien de me sentir mal ?‘. Car en ce sens, les choses doivent me faire du bien, sinon je ne me permettais plus de le sentir, je m’en éloignerai, pour que cela change.

Une fois notre valeur retrouvée, il ne nous semble plus utile de se battre pour notre ego, car on ose s’affirmer, sans blesser, sans possession, etc … Et cela apaise déjà beaucoup de situation, même quand l’ego de l’autre viendra frapper à notre porte pour essayer de réveiller le nôtre. Dans ce cas, et si nous nous portons suffisamment de valeur, il nous sera possible de répondre calmement, sans avoir l’impression de mettre notre valeur en jeu.


Sources : Conversation avec Dieu, de N.D Walsch / Surmonter la faible estime de soi, de Melanie Fennel / le site meditationfrance.com

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