Spiritualité & Énergétique

Je n’arrive pas à méditer !

Vous êtes stressé, à bout de nerf, vous en avez ras-le-bol, vous êtes à la merci de vos émotions, ballotté, tendu, complètement à cran dans cette vie à 100 à l’heure ? Vous voulez travailler sur vous-même, comprendre vos états d’âmes, arrêter votre mental deux minutes ? La réponse semble toute trouvée, on vous la rabâche à toutes les sauces :

Relaxe-toi un peu  ! Détends toi ! 
T’as qu’à méditer ! Lâche prise, c’est la clé !

Je ne compte plus le nombre de personnes que j’ai entendu dire ‘Je n’arrive pas à méditer, j’arrête pas de penser‘. Quant au lâcher prise, on dirait une recette miracle assez mystique dont personne n’a le secret !

Quand il s’agit de méditation, une foule de technique existe : respiration, visualisation, méditation guidée. On vous a listé tous ces bienfaits, en long en large et en travers. Avec pour seule et unique objectif : la sagesse, la patience, le calme intérieur. Forcément ça donne envie. Même sur MANIPURA, je vous en vante les bienfaits, je vous guide dans des méditations, soit, je ne déroge pas à la règle. Alors, qu’est-ce qui vous empêche de méditer ?

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1 – La performance

Avec les résultats escomptés, la méditation est devenu un truc ‘à réussir‘. Un autre palmarès à atteindre dans notre société de rentabilité. Ainsi, exercices et techniques pullulent sur ‘comment apprendre à méditer ?’.

La méditation n’est pas un apprentissage, c’est un état. Un apprentissage insinue une notion de résultat, de performance, de réussite ou d’échec. La peur de l’échec est un thème récurrent dans notre société. La pression constante de faire mieux, d’apprendre vite, d’être doué. Toutes ces contraintes dans lesquelles nous baignons depuis l’enfance, nous le transposons à un peu près tout. Et la méditation n’y échappe pas. Par conséquent, beaucoup de personnes pensent qu’elles ne sont tout bonnement pas faites pour méditer, parce qu’elles n’arrivent pas à atteindre la ‘paix mentale‘ vendue avec le packaging ‘apprendre à méditer‘.

Résultat ? Les gens se frustrent sur leur coussin de méditation : ‘vais-je réussir à faire une bonne méditation aujourd’hui ?’. Et cela vaut autant pour les novices que pour les initiés. D’ailleurs plus on est initiés, plus on est dans l’attente d’un résultat. Alors que la méditation est juste ce qui Est. Fabrice Midal écrit dans son livre ‘Foutez-vous la paix !’ : ‘Au fond, on ne médite que si on arrête de chercher à méditer‘.

Il n’y a pas de technique ni d’attente à avoir. Je dis aux personnes commençant le yoga que si le yoga n’est pas un sport, s’il n’y a aucun ‘olympique du yoga’, c’est bien parce que le yoga n’est ni une compétition, ni une performance. Et c’est exactement la même logique pour la méditation.

sagesse méditation comment méditer

2 – La sagesse comme dans les magazines

Quand je vous dis de visualiser quelqu’un de sage, que vous vient-il à l’esprit ? Quelqu’un de stoïque, calme, réfléchi, qui ne bouge pas ou peu, qui ne se mêle pas au monde, qui vit peut-être en ermite, à l’écart de cette société trop agitée pour évoluer ?

Voici la sagesse qu’on nous promet. Il faudrait tenir un calme de moine devant le moindre obstacle et contrôler ces émotions. Pourtant la vraie sagesse … ce n’est pas ça ! Vivre en ermite dans une grotte au fin fond d’une montagne, restez silencieux face au monde, ne pas être en contact avec lui, ne pas vivre selon ses fluctuations : facile ! Travaillez sur soi-même tout en dealant avec les mômes qui braillent à côté : voilà le vrai défi ! Vivre seul avec soi-même, rien de plus simple : pas de guerre d’opinions, d’états d’âmes diverses, de coups de sang, de gueulantes. On est seul avec soi, et c’est très reposant. Je suis moi-même quelqu’un d’extrêmement solitaire. Il n’y a rien de mal en soi, et on apprend certaine chose en s’isolant. Mais les autres et le joyeux bordel du monde extérieur sont autant de défis et d’expériences auxquels se soumettre pour réfléchir et évoluer spirituellement.

Sans oublier cette course à ‘qui sera le plus stoïque‘, où l’on essaye de se couper des émotions humaines. Au travail, s’exprimer sous le coup de l’émotionnel est très mal vu. Pourtant cela permet, dans un premier temps, de relâcher les tensions et, dans un deuxième temps, d’amorcer le dialogue. Bien mieux que d’avaler sa colère, sa rancœur ou ses inquiétudes en attendant le prochain burn-out.

Fabrice Midal écrit encore : ‘Il y a une forme de provocation dans la vraie sagesse‘. Car nous allons au-devant de la vie avec enthousiasme et volonté de changer, de bousculer ce qui doit l’être. Il ajoute : ‘Que diraient le Bouddha, Jésus ou Socrate face aux sages naïfs et désincarnés d’aujourd’hui, plus occupés à prier, méditer et prodiguer des conseils édulcorés qu’à nous libérer de la violence sous toutes ses formes et à dénoncer la dictature de la rentabilité ?’.

méditation comment faire ?

3 – Bon et comment méditer alors ?

On distingue plusieurs approches. Une d’entre elles, plutôt appliquée en orient, se rapproche des rituels religieux, de la dévotion, des chants et des prières, comme on peut le pratiquer dans le Bhakti yoga, je vous en parle ici.

La deuxième approche est plus dans le contrôle. On va chercher, à l’aide de pranayama ou d’autres techniques de concentration, à calmer le mental. C’est notamment ce qu’on applique en Raja yoga, je vous en parle .

Mais l’approche la plus connue du public occidental reste celle-ci : observer pensées et émotions, ne pas s’y attarder, les laisser partir. Une méditation assez passive donc. Vous lirez/entendrez souvent, même sur MANIPURA, qu’il faut se reconnecter à soi, écouter ce qui nous entoure, laisser aller le mental dans ses fluctuations, accueillir les pensées et les laisser s’en aller, ne pas s’y attacher, en somme. Je vous avais d’ailleurs fait une petite initiation par ici. Oui cela est une belle manière de faire. Mais combien de personne, encore une fois, diront ‘mes pensées ne s’envolent pas, elle restent bien là, coller au mental, impossible de s’en détacher !’

C’est là que c’est intéressant ! Très bien alors, pourquoi ces pensées décident-elles de rester ? N’y a t-il pas une part de votre mental qui essaye de vous dire quelque chose ? Peut-être n’aviez-vous pas totalement tourné un chapitre ? Y a t-il encore une piste à travailler, une leçon à tirer, une expérience à vivre ? Se libérer d’une émotion, ce n’est pas l’enfouir jusqu’à ce qu’elle éclate un jour, c’est la prendre par la main, aller au bout de ses peurs, lui faire face, la laisser s’exprimer pour mieux la comprendre. On ne peut arrêter complètement son mental. Travaillons avec lui, calmons le en écoutons ce qu’il a à nous dire.

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L’objectif de la méditation est de nous faire rentrer en rapport avec la réalité telle qu’elle est, donc d’accepter ce que nous vivons, comme nous le vivons, et non d’enfouir le tout à jamais. Fabrice Midal dit d’ailleurs : ‘La vraie paix est parfois celle qu’on découvre au cœur de l’angoisse‘.

Nous avons oublié comment s’écouter soi-même, alors que c’est la chose la plus simple du monde. Ce n’est pas forcément de notre faute : notre attention est accaparée, encore et encore, par tellement de stimuli extérieurs. La pensée n’est pas encouragée. À l’école, on nous apprend des connaissances pré-mâchées, au lieu d’encourager le savoir par la réflexion.

S’écouter n’est pas difficile donc et, en général, les réponses affluent avant même que vous ayez fini de penser la question. On ne cherche pas ici à rentrer dans une grande introspection de votre moi profond, mais d’observer avec bienveillance ce que l’on est, et ce qui nous entoure, et notre interaction avec tout cela. Au final, la méditation se n’est pas être stoïque, c’est être curieux.  

Vous l’aurez compris, il n’existe pas UNE technique à appliquer, mais des pistes à explorer. Ne vous frustrez pas dans des protocoles et des exercices : se forcer à lâcher prise est le contraire même du lâcher prise ! Ne cherchez rien, laissez venir. Relâchez toute attente. Soyez, juste. Et comme dirait Mr Midal : ‘Foutez-vous la paix!’.


fabrice midal foutez vous la paix

 

 

Foutez-vous la paix et commencez à vivre‘, le livre de Fabrice Midal, m’a largement inspirée pour l’écriture de cet article. Un livre très déculpabilisant, que vous pouvez vous procurez ici. Vous pouvez également retrouver plusieurs vidéos à ce sujet sur sa chaîne YouTube.

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