Spiritualité & Énergétique

SEMAINE 1 – Journal d’une future professeur de yoga

L’ARRIVÉE MOUVEMENTÉE À L’ASHRAM 

 

LES LOCAUX SIVANANDA

yogi busL’aventure commence au centre de yoga Sivananda de Paris. L’entrée se fait par une cours intérieure. Le studio est grand, joliment décoré, tout en parquet. Après une tisane bien méritée et quelques regards échangés avec mes futurs compagnons de stage, nous voilà embarqués à bord du Yogi Bus, direction l’ashram de yoga Sivananda d’Orléans. 

Le bus nous débarque une heure et demie plus tard en pleine campagne. La nuit est tombée. Il nous faut faire une bonne centaine de mètres à pied pour rejoindre l’ashram. À peine arrivés, on nous annonce que le repas du soir est servi. Pas le temps de souffler. Nous nous dépêchons tous, un peu perdu. La nourriture est végétarienne, les portions copieuses. Au moment de débarrasser, première surprise : la vaisselle se fait dehors, sous -3°. Personne ne nous indique vraiment où aller, je suis donc machinalement le groupe.

On m’indique la réception. Il s’agit en fait d’un espace d’accueil, avec un coin salon où une tisane est toujours prête à être consommée, et une petite boutique attenante vendant tapis de yoga, coussins, livres et toute autre sorte de matériel. Étant incapable de manger vite, je suis la dernière arrivée. On m’attribue mon dortoir et mon karma yoga (service) pour tout le reste du mois. Je me rends vite compte de ma chance : mon dortoir se situe dans le nouveau bâtiment, tout juste sorti de terre, et mon karma yoga consiste à débarrasser les plats après le repas de 10H. Certains devront faire avec le récurage quotidien des toilettes ou des douches. À la boutique, je me procure les livres et le matériel qu’il me manquait pour la formation. La facture est salée : 88 €. Le prix de la connaissance.

mde

Pas le temps de traîner. La méditation du soir commence dans 15 minutes et je dois encore passer par le dortoir pour y déposer mes valises. En entrant, je constate que je suis encore la dernière arrivée et je me pose dans l’un des seuls lits encore disponibles. Les dortoirs sont hyper fonctionnels, avec beaucoup de rangement, et des parois tous les deux lits. 

 

Je me précipite vers la salle de méditation et là surprise : le lieu est plongé dans le noir, le silence est complet. M’étais-je trompée sur l’heure ou le lieu ? Alors que je m’avance dans la pénombre, je distingue quelques formes humaines assises. Je m’installe discrètement derrières elles. La méditation se fait donc dans le noir, c’est bête mais il fallait le savoir. Après 30 minutes assise sans bouger, je ne sens plus mes jambes. Les lumières finissent par s’allumer, des chants percent le silence. Je fis connaissance avec Jaya Ganesa, le chant quotidien, Om namo narayanaya, le mantra pour la paix, ou encore Arati, une cérémonie où l’on agite une flamme comme pour dissiper l’obscurité qui nous empêche de discerner notre ‘Soi’ profond, et s’accorder ainsi la lumière divine. 

À 21H30 nous regagnons nos chambres. À 22H extinction des feux. Je peine à trouver un sommeil aussi hâtif. Demain le lever est à 5H30. Et les choses sérieuses pourront enfin commencer. 

Pour voir le planning heure par heure de la formation , RDV ici

RENCONTRE AVEC LE RYTHME SIVANANDA

Le levé à 5H n’a pas été des plus faciles, et enchaîner une méditation dans le noir au saut du lit tend légèrement à l’endormissement. Nous avons tous du mal à tenir en position assise sans bouger. Les genoux se coincent, les jambes s’endorment. 

Le cours d’asanas (postures) est alors le bienvenu, et je me laisse tenter au niveau avancé, pour le challenge. C’est ainsi que je fis la connaissance avec le yoga Sivananda. Je ne l’avais jamais pratiqué avant,  ayant plutôt pour habitude du Hatha, du Vinyasa et du Yin. À ma grande surprise Sivananda est un style de yoga très abordable (moi qui m’étais entraînée comme une folle), se basant sur douze postures de bases que l’on peut agrémenter de différentes variations selon ses capacités, entrecoupées d’une mini-relaxation en position Savasana (posture du cadavre), pour que le corps imprègnent bien les bénéfices  de la pratique entre chaque position. 

Les estomacs grognent dans la salle de cours. Nous déjeunons à 10H et dînons à 18H. Ce qui nous fait 16H de jeûne entre le repas du soir et celui du lendemain ! Rien de mieux pour reposer l’appareil digestif mais je crie vite famine.

Suite au déjeuner, vint mon Karma yoga. Karma est le mot sanskrit pour désigné ‘action’. Le karma yoga, c’est le yoga du service désintéressé. Cela peut être du ménage, de la cuisine, de la main d’oeuvre … tout service rendu à autrui sans en attendre les fruits. Point de récompense ou de remerciement : le but est de se dévouer à la tâche en toute humilité. En servant les autres, on sert le Tout, l’énergie cosmique en toute chose, on reconnaît donc le divin en chaque être et, en conséquence, on se sert également soi-même. Cette pratique aide à se détacher de l’ego, en développant des actes non égoïstes et, en aidant autour de nous, on aide tous les êtres humains, les animaux, le monde entier. Comme si chaque action constituait une offrande.

ashram orléans

Shivani, une jeune staff, nous fait découvrir les lieux. L’ashram dispose de petits chalets en plus des dortoirs, ainsi que d’un bout de forêt, où l’on peut serpenter en admirant les quelques temples du domaine. On retrouve également un jardin potager et des ruches. La nourriture servie est à base d’aliments frais, essentiellement Bio et locaux. Autour de l’ashram, les champs et la forêt. De quoi se sevrer à l’air pur.

L’après midi, au cours d’une longue initiation, nous nous voyons remettre nos uniformes ainsi que le manuel de formation. L’uniforme se veut jaune, couleur du savoir, et blanc, couleur de la pureté, cela pour nous guider dans notre recherche de la connaissance spirituelle. L’uniforme aide également à se détacher de l’ego, et rappelle à l’unité. Au cours de la cérémonie, le prêtre nous appose trois poudres sur le front :

  • la première sont des cendres (vibhuti), appliquées en traçant trois traits en rappel aux trois qualités de la nature (gunas), comme pour brûler les impuretés : la réalité matérielle n’est que cendre.
  • la deuxième est de la pâte de santal (candana) est appliqué sur le 3e œil (ajna chakra) afin d’aider d’ouvrir cet œil d’intuition à la connaissance et d’éveiller la mémoire.
  • la troisième est une poudre rouge appelée kunkuma, qui symbolise la mère divine shakti, nous donnant force et discernement, courage et toutes les vertus utiles à notre avancée spirituelle. 

Mais le plus beau de cette journée restera la marche méditative du soir. Dans le froid de novembre et après avoir chanté le Om Tryambakam, un chant agissant comme un mantra de protection avant les voyages, devant les maladies ou les accidents, nous nous mîmes à marcher tous ensemble dans les bois, jusqu’à faire face à une grande prairie éclairée par une généreuse pleine lune. Là, dans la pénombre, le groupe chantonna quelques mantras, brisant le silence de la nuit, rechargé par la puissante énergie de l’astre lunaire. Magnifique.

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