Spiritualité & Énergétique

SEMAINE 4 – Journal d’une future professeur de yoga

Bientôt professeur !

La fin de la formation approche mais n’en est pas moins intense pour autant. Nous donnons maintenant nos propres cours de yoga. Mes ‘élèves’ se sont endormis pendant la méditation finale, apparemment contents de ma performance en tant que professeur ! Nous avons également pu assister à plusieurs conférences : une sur l’Ayurvéda, une sur ‘comment vivre sa pratique yoguique dans notre couple ou notre entourage’, et une autre sur les champs électro-magnétiques polluant l’intérieur de nos maisons. Nous avons également eu le droit à un concert de musique indienne traditionnelle. 

Un soir, après le satsang, nous découvrons la pratique du Likhita Japa, la répétition d’un mantra par l’écriture. Écrire un mantra lui donne un autre dimension. L’écriture permet notamment d’améliorer la concentration, si penser le mantra ou le dicter s’avérait insuffisant. À cela, une jolie histoire s’ajoute : Swami Vishnudevananda, deuxième père fondateur du yoga Sivananda, créa au sommet des Himalayas, ce qui nomma : la Banque de la Paix, soit la seule banque qui ne fera jamais faillite. Dans une grotte, sont entreposés des milliers de mantra écrits sur des feuilles de papier. On dit qu’un cristal trône dans cette grotte, pour multiplier et refléter les énergies du mantra dans le monde entier. Depuis l’existence de ce lieu, des milliers de personnes écrivent le mantra pour la paix ‘Om namo narayanaya‘, et l’envoient à l’Ashram Sivananda en Inde.

om namo narayanaya mantra pour la paix

Les gelée matinales deviennent monnaie courante. Un sapin a prit place au centre de la cour pour les fêtes de Noël. Nous nous approchons doucement des derniers jours de formation. Grâce à la gentillesse d’une de mes colocataires, j’ai assez de sous pour m’acheter mon premier mala, que je m’empresse d’aller faire énergiser dans le temple. Chacun se prépare à son rythme pour les examens. Il nous est également proposé de choisir un mantra à vie. Si on le souhaite, alors une cérémonie viendra nous celer à ce mantra. Nous pouvons aussi choisir de recevoir un nom spirituel. Pour moi, ces deux éléments sont la concrétisation de cette merveilleuse formation. Impossible de rater ça. 

Nous avons le choix entre quelques mantras. À nous de choisir quelle sonorité ou signification nous interpelle le plus. Pour ma part, je choisis un mantra védique, celui qui me suit depuis le début de ma pratique. J’aime le fait qu’il n’ait ni de nom, ni de forme. C’est l’absolu, le rappel de l’Unité et également le rappel que je suis ce que j’émets. Nous nous devons d’être parés de blanc pour cette cérémonie. Nous sommes appelés par groupe. L’un des Swamis s’assure que l’on a bien compris la prononciation du mantra, essentielle pour sa qualité vibratoire. On nous appose encore une fois santal et kunkuma sur le front, et nous sommes priés d’aller méditer sur notre mantra pendant les 30 prochaines minutes. 

Pour ce qui dit des noms spirituels, une magnifique cérémonie est prévue pendant la dernière puja de notre formation. Pour l’occasion, un yantra est tracé (forme géométrique utilisée comme support pour la méditation). En attendant, nous nous préparons tous pour l’examen du lendemain, qui signe la fin de notre apprentissage. 

L’examen comporte une soixantaine de questions, passant de la philosophie du yoga, aux fondateurs du yoga Sivananda, de notions en sanskrit à l’anatomie, des structures d’un cours débutant aux contre-indications de certaines postures. Un compte-rendu assez complet que nous réussissons tous ! Soulagement et joie, nous nous installons ce soir là pour la dernière puja. Un moment magnifique où nous invoquons les belles énergies de Shiva, et le ressenti dans la salle fait plier même les plus résistants. C’est à l’issue de cette cérémonie que m’est remis mon nom spirituel, qui me suivra lors de tous mes séjours dans les ashrams Sivananda mais aussi, si je le souhaite, dans ma pratique du yoga en général. Au début, sa sonorité ne me convenait pas. Mais au fur et à mesure des semaines, je trouvais la beauté de sa vibration et je suis à présent heureuse de le porter, si bien que maintenant, je trouve qu’aucun nom ne m’irait mieux que celui-ci.

amba nom spirituel professeur yoga

Je profite d’une dernière balade en forêt avant de dire adieu à l’ashram. Ici on se croirait dans un autre monde. Le silence des alentours, le calme des plaines, le bruissement de la forêt. Je m’imprègne de cette ambiance, avant le retour à la vie urbaine.

forêt d'orléans

Le lendemain, une dernière cérémonie de clôture a lieu. La joie m’emporte quand j’entends mon nom. Les larmes aux yeux, je peux enfin le dire : j’ai réussi ! Ce rêve qui ne fut d’abord un projet puis une envie concrète se réalise enfin : je suis professeur de yoga. Je n’oublis certainement pas toutes les personnes qui m’ont aidée, de près ou de loin, à réaliser tout ceci. On nous remet nos diplômes, on nous souhaite le meilleur pour l’avenir, on nous ouvre les bras si toutefois nous voulions revenir se régénérer de temps en temps à l’ashram. Pour moi, la proposition n’est pas tombée dans le vide. Je reviendrai.

amba professeur de yoga sivananda

La dernière soirée, nous chantons une dernières fois nos kirtans en groupe. Nous sommes tous survoltés. Nous qui avions tant cherchés la solitude pendant ce mois où nous étions constamment en collectif, nous nous désolons de devoir quitter cette belle énergie que seul un groupe chantant à l’unisson peut égaler. Nous quittons l’ashram au matin. Dernière étreintes, derniers échanges. Nous nous souhaitons tous de merveilleuses vies, en attendant, peut-être, de nous recroiser sur la route 🙂

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