Spiritualité & Énergétique

Corps, sexe et misanthropie

 Il y a des soirées plus dures que d’autres. Quand je me lance des défis 24H je sais qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. ’24H sans manger voir si tu tiens ; allez c’est juste histoire de tester ta volonté’ voilà à quoi ça ressemble dans ma tête, à peu près.

S’auto-punir comme ça, ça ne sort pas de nulle part. La peur souvent. Je perds le contrôle sur un pan de ma vie, alors j’essaye de rétablir l’équilibre de l’autre côté. Contrôler ça rassure. Dans mon cas c’est indéniable. Sans contrôle je perds pied. Or je ne joue ni avec les sentiments des autres, ni avec les miens. Alors le seul que je peux martyriser c’est mon corps. Il est à moi. Il ne m’en voudra pas de toute façon.

C’est terrible de penser comme ça. Pourtant je l’aime ce corps. Je ne l’étiquette pas comme ennemi, bien au contraire. Néanmoins entre mon esprit et lui s’est installée une relation de dominance extrêmement malsaine. Mon corps étant le seul objet de contrôle que je détiens, je m’en donne à cœur joie. Je le soumets à mes propres dictas et je le rabaisse jour et nuit. Il n’a aucun repos.

antonio-augusto-segundo-34847Mon incompréhension face au sexe vient sûrement de là. Je ne me leurre pas. Perdre le contrôle de mon corps dans les bras de quelqu’un d’autre me paralyse totalement. La séduction, le désir du corps de l’autre je connais et j’adore. Or le sexe, je n’y vois pas grand intérêt. Je l’aime mais je le déteste. Il me stresse. J’ai l’impression que mon corps ne veut pas se prêter au jeu. Ça bloque complètement dans ma tête. Si on me demande ce que j’aime au final, je suis incapable de répondre. Je n’en sais rien, de ce que j’aime tiens. Le sexe je l’ai toujours vu comme un protocole obligatoire, comme bouffer ou dormir. C’est pas normal de penser comme ça. La vérité c’est que je ne le connais pas si bien ce corps ; et je suis prête à parier que je suis pas la seule nana dans ce cas.

Lorsque mon copain m’a fait remarqué que, dans la totalité des nouvelles que j’avais écrites et laissées de côté y a de ça quelques années, les personnages avaient un rapport plus que compliqué avec leurs corps, le sexe et les hommes en général, je me suis replongée dans leur lecture par curiosité. Et ce que j’y ai lu était criant de vérité sur la façon dont mon esprit aborde les choses.

Sur mon rapport au corps, voici ce que j’ai pu lire dans ma deuxième nouvelle (en mettant en contexte que le ‘je’ est le personnage) :

De la joie mêlée à l’incertitude du « comment ça finira ». Comment finirai-je ? Je suis le seul moteur de mon corps. Et si l’on prenait son contrôle à ma place, que m’arriverait t-il ? Si il avait bien une chose qui me faisait horreur dans ce monde, c’était la perte de contrôle. Mon corps était ma machine. Ne plus pouvoir le gérer était phobique. Je devais contrôler. Etre le maître de moi-même. Ne laisser personne interférer avec mes sens et décisions. 

Je vérifiais chaque jour mon changement de poids. Je n’avais jamais haïe mon corps. Mais chaque milligramme de plus me donnait des envies de courir un marathon. Je mangeai donc moins. Puis une fois par jour. Je me rendis compte de la maigreur renvoyée par mon miroir et m’en réjouissais. Je ne me sentais pas plus faible pour autant. Mon corps était un exemple parfait de résistance. Je tombais que très peu de fois malade. J’étais très endurante. Je n’avais jamais fait de malaise. Quant aux gens ayant connaissance de mon mode de vie, chacun s’affolait à sa manière, me rappelant les bases d’une bonne alimentation. Les carences me tendaient les bras. Il ne restera de moi que des miettes indigestes.

Quant au sexe :

Le sexe était une des joies réclamées par mon corps. Je ne l’en privais pas. Je me suis surprise à trouver de la joie dans quelque chose qui me paraissait bien futile. C’était véritablement une grande joie. Je n’étais pas accro. Il me fallait juste ma petite dose pour me sentir pleinement épanouie. […] Je ne voyais là qu’un besoin nécessaire, comme manger ou dormir.  Je ne voulais pas d’histoire. Juste combler un besoin.

Parfois, je haïssais cette recherche d’affection. Quand la demande devenait une nécessité, cela me répugnait. Je voulais être libre de toute contrainte, ne compter que sur mes propres ressources ; le fait d’avoir besoin de quelqu’un pour combler un vide me freinait. Les autres avaient leur propre monde, j’avais le mien. L’idée de devoir se toucher, se connecter aux autres était souvent un défi inutile, où je ne voulais gaspiller ni mon temps, ni mon énergie.

maria-victoria-heredia-reyes-20883Qu’est ce qu’on s’amuse ! Honnêtement je connais l’origine de tout ça : la peur. Un vrai virus. Je me dis que tout ira bien. Je tente vainement de me donner des leçons et de me rassurer. Nos peurs sont la cause de tous nos tourments et les laisser grandir c’est se laisser happer dans un puits. Plus on est en profondeur, plus il est dur d’en sortir.

Cette manie de chercher la solitude, de fuir le contact, n’est ni plus ni moins qu’une défense. On prend moins de risque à rester seule. Et si par la même occasion on peut donner raison à ces peurs en sabotant les relations en cours, alors on a le combo gagnant. Sérieusement … Je suis heureuse d’avoir à mes côtés quelqu’un de patient et d’aimant, qui me montre volte face la fragilité de ces peurs une fois que l’on arrête de les entretenir. Les articles que j’ai écrit sur la programmation interne et la négativité sont des aides mémoire en ce sens, des supports à la réflexion : chercher l’origine d’une peur, la comprendre, analyser ses conséquences et enfin la défaire en reprogrammant notre circuit de pensée, créer des nouvelles autoroutes. De simples supports qui, une fois développés à chacun, peuvent vraiment prendre de la valeur. 

Je serai vraiment curieuse de savoir comment les personnes autour de moi appréhendent leur rapport à leur corps et aux autres. N’hésitez pas à m’en faire part.

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